L’hygiène doit-elle redevenir un sujet de société ?

Le 19e siècle européen et la plus grande partie du 20e siècle ont vu la médecine faire des progrés considérables non seulement par les progrés de la chimie, mais par ceux de l’hygiène. Nous consdérons cela comme un acquis évident au point de ne plus en parler, de ne plus en tenir compte, mais ne sommes-nous pas simplement en train d’oublier qu’il a fallu la terrible épidémie de cholera à Londres en 1848 pour comprendre l’importance capitale de l’hygiène et pour amener à la création d’un ministère de la Santé Publique dans le gouvernement anglais.

Après tout, bien des hommes dans le monde souffrent encore de maux qui pourraient être éliminés ou considérablement réduits par la simple hygiène publique et individuelle. On l’a assez dit plus de 2 milliards d’êtres humains n’ont même pas accés à l’eau courante et aux égouts.

Crachoir 1928C’est un article en français de Futura-Sciences intitulé “Non, l’hygiène ce n’est pas ringard !” qui m’a fait réagir en lisant une phrase du professeur Bicaire à propos des jeunes qui crachent par terre. En passant rapidement sur le côté peut-être trop facilement anti-jeunes de la formulation, cela met utilement en lumière combien notre société repose de plus en plus sur des solutions technologiques pour sa santé tout en oubliant les fondamentaux. Il y a peu je ne pouvais voir un western dans lequel un acteur utilsiait un crachoir dans un saloon sans penser qu’il s’agissait d’un archaïsme dégoutant, mais à caractère parfaitement historique. Jusqu’à la lecture de cet article, je n’avais pas vraiment noté que seulement le weekend dernier, j’avais croisé deux jeunes gens à Boulogne (la banlieue convenable de Paris n’est pas sensée avoir de lien clair avec le Far West) dont l’un avait craché au sol à quelques mètres de moi. Le fait lui-même est ennuyeux, mais pire : je n’avais pratiquement pas noté la chose moi-même.

La France a -à juste titre- la réputation d’un pays extrêmement sale. Mais n’est-il pas temps de nous rappeler que la propreté n’est pas seulement un argument pour attirer les touristes. Les déjections canines sur les trottoirs, les crachats, ne pas se laver les mains en sortant des toilettes ou même limiter ses ablutions matinales au strict minimum (et parfois à beaucoup moins que cela) ne sont pas seulement des incivilités, mais des actes qui présentent des risques de santé publique.

Les épidémies de grippe aviaire, de SRAS, de chikungunya ne peuvent pas être combattues seulement par l’hygiène publique, mais juguler une pandémie passe généralement par une prise de conscience de la population en matière de santé.

Réveillons-nous !

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