Iran

633,048 votes (9:47) deviennent 587,913 votes (13:53)
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Tout semble avoir été dit à propos des manifestations qui font actuellement suite aux élections présidentielles iraniennes. Jusqu’ici, je me sentais un peu incapable de seulement commenter à ce sujet, mais j’ai eu envie d’apporter ma petite pierre à l’édifice éclairant ces événements qui sont probablement au cœur de la refondation de la nation et de la société civile iranienne.

Comme beaucoup, j’ai vraiment l’impression qu’il s’agit d’une bataille entre deux factions à l’intérieur du même régime. La différence entre Mousavi et Ahmadinejad reste quand-même plus une différence de degré qu’une différence de nature et même si les résultats ont bien été truqués par la direction de l’État (voir ci-contre la TV iranienne qui annonce les résultats en faveur de Mousavi, puis les corrige en faveur d’Ahmadinejad – alors que le ministère de l’intérieur avait déjà officieusement annoncé à Mousavi ce qui devait être ensuite contesté), les candidats n’en étaient pas moins pré-approuvés avant les élections.

Accusez-moi de pessimisme chronique, mais j’ai bien peur que cette révolte ne soit pas la révolution tant attendue par certains hors d’Iran.

En attendant, des gens meurent pour leur liberté. Quels que soient les candidats, le peuple iranien ne veut pas accepter que son vote soit piétiné ou volé. Malgré tout ce que l’on peut penser du pays, c’est bien là le cœur battant de la démocratie. C’est bien le combat qui mènera à la démocratie.

Sources :

© Matt Bors
© Matt Bors

Traduction approximative : “C’est sûr, on pourrait tous rentrer à la maison et tranquillement accepter le résultat d’élections truquées de manière évidente…” ; “mais nous rejetons le mode de vie américain !”


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Commentaires

2 réponses à “Iran”

  1. Avatar de mithra farzad
    mithra farzad

    Il est vrai qu’en tant iranienne hors de ce pays, il m’est très difficile d’avoir une position politique adéquate. Ce n’est pas moi qui risque ma vie en allant manifester. Je n’ai pas à faire face à l’humiliation de tous les jours. Cependant, je ne crois pas que ce qui se passe en Iran dépende vraiment de la position de Mir Hossein Moussavi, au contraire je crois que ce dernier n’est qu’un prétexte, pour que cette population puisse exprimer son mal-être et son désarroi.
    Bien que la mémoire collective soit très courte, je ne pense pas que les iraniens aient pu oublier le bilan sombre des huit ans où Moussavi était premier ministre de Khomeyni. En effet la différence entre Ahmadinejad et de Moussavi n’est qu’au niveau de la forme, dans le fond ils ont racine, tous les deux, dans les mêmes rives.
    Par son coup de force électoral, le régime des mollahs décrète l’infaillibilité d’un régime théocratique définitivement supérieur aux choix rationnels des citoyens ; en interdisant les manifestations, en censurant les médias, en procédant à des arrestations arbitraires, en coupant les moyens modernes de communication, il cherche le pourrissement avant l’affrontement.
    Par ailleurs il faut savoir qu’il n’existe pas une vraie opposition à ce régime. Nous n’avons malheureusement pas aujourd’hui, de leader politique de la trempe de “Mossadegh”, pour pouvoir faire face aux Mullahs. Les gens qui scandent dans les rues savent très bien que le pouvoir de leur manifestation est très limité.
    Ce qui se passe en Iran est le début d’une vague de contestation qui secoue le gouvernement, et pourra, si tout aboutit, provoquer une fissure au sein d’un gouvernement toujours islamique. Le mouvement populaire pacifique des Iraniens peut, cependant, marquer le début d’une nouvelle ère en Iran car le peuple revendique la démocratie.
    Celui-ci a soif de changement et a choisi, après le scrutin du 12 juin, la voie exemplaire d’un soulèvement démocratique. Il a compris qu’il doit faire respecter sa dignité et sa citoyenneté par tous les moyens (pacifistes dans un premier temps). Entre le mauvais et le pire, les iraniens veulent avoir le droit de choisir.
    Comment contrer un régime théocratique? Quand vous avez Dieu ou son représentant devant vous, en tant que croyants (le cœur de la population le reste) vous réfléchissez à deux fois avant d’agir. La passation de pouvoir d’une autocratie (n’importe laquelle) à une démocratie est difficile ; ceux qui détiennent le pouvoir ne veulent jamais s’en séparer. Cela se fait presque toujours dans la violence. J’ose espérer que la montagne n’accouchera pas encore une fois d’une souris, et que cette fois-ci ce coup de gueule se transformera en une prise de position alerte et réfléchie. Cela ne veut pas dire que je crois qu’une autre révolution se prépare. Je souhaite tout simplement que cette population puisse acquérir un peu plus de libertés. Le prix à payer sera peut-être très cher. Nous sommes en train de le payer tous les jours, mais est-ce que le peuple iranien a un autre choix?

  2. Avatar de Yves Roumazeilles

    En effet, la vague de contestation est bien représentative d’un peuple qui se soulève pour obtenir ses droits, même sans avoir l’assurance d’un résultat d’élection satisfaisant. C’est sans doute la preuve d’une maturité démocratique qui va bien au delà de l’image perçue en Europe et aux USA.

    Comme quoi, souvent, plus souvent qu’on ne le croit, il faut savoir faire la différence entre les peuples et les régimes.

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