Imprimante à jet d'encre

L’encre des imprimantes à jet d’encre

Les encres utilisées par nos imprimantes dites inkjet ou à jet d’encre varient grandement d’une marque ou d’une référence à l’autre. Mais il y a principalement deux technologies en compétition. Pour nous y retrouver, essayons de les présenter.

Encre à colorant (ou dye ink)

D’un côté, on trouve les encres à colorant (généralement organique). Il s’agit finalement de quelque chose de très proche de l’encre de nos stylos à plume : dans un solvant (souvent de l’eau, parfois de l’alcool, ou un mélange, ou plus rarement une huile) on présente des molécules colorées provenant le plus souvent de la chimie organique.

On pourrait rapprocher cela de la peinture à la gouache.

Canon a longtemps semblé abonné à l’encre à colorant.

Encre à pigment

A l’opposé, on rencontre les encres à pigment incorporé. Il ne s’agit plus d’une solution colorée, mais d’un liquide qui porte des particules colorées. Ces particules sont le plus souvent possible minérales pour avoir une grande stabilité (des minéraux broyés finement) ; elles sont généralement protégées par une petite couche de résine.

La peinture à l’huile ou le fusain utilisent des techniques similaires qui viennent déposer des particules plus ou moins fines sur le support de peinture.

Epson a très tôt introduit une gamme d’encres à pigments, lorsque cette marque a lancé ses produits à très grande longévité (un siècle et plus).

Avantages et inconvénients

En fait, si l’on analyse la structure fine de ces encres, on en tire rapidement des conclusions simples sur leurs avantages et leurs inconvénients.

Du point de vue du fabricant

Encre à colorant (ou dye ink)

La technologie des colorants dissous est très bien maîtrisée depuis longtemps (on n’a pas attendu les imprimantes à jet d’encre pour cela).

En séchant, ce type d’encre peut relativement facilement obstruer les buses de jet d’encre. Les réservoirs et les buses de jet doivent donc être spécialement adaptés à cet usage.

Encre à pigment

Les pigments sont relativement difficiles à réaliser. Il s’agit de fabriquer en très grande quantités des particules de taille nanométrique qui seront ensuite soigneusement emballées dans une couche de résine. On imagine déjà la difficulté…

Cette résine sert à protéger le pigment contre les agressions chimiques, mais aussi permet de faciliter à la fois le transport de la particule dans l’encre (à travers les buses de jet) et la fixation de la particule sur le papier. On imagine aisément que ces besoins contradictoires mènent à des solutions technologiques difficiles à maîtriser.

Comme il s’agit de particules en suspension dans un liquide porteur, l’encre peut avoir assez facilement tendance à sédimenter ce qui peut poser des problèmes de stockage, de forme des réservoirs, etc.

Du point de vue de l’utilisateur

Encre à colorant (ou dye ink)

Cette encre est généralement bon marché (même si le coût de fabrication n’est qu’un facteur parmi beaucoup d’autres dans la détermination du prix de vente de l’encre pour imprimante).

Le colorant est relativement fragile. Quand il est exposé à la lumière (en particulier, aux rayons ultra-violets), la molécule colorée peut facilement être brisée ou modifiée et, alors, perdre sa couleur. C’est ce qui donne des tirages ou des impressions qui fanent facilement.

Le colorant est sensible à l’ozone et à divers  polluants qui vont aussi l’attaquer chimiquement (avec la même dégradation qu’à la lumière).

Le séchage de l’encre est fonction de la rapidité
du séchage du solvant sur le papier (voir le commentaire précédent sur le séchage dans les buses de jet). Si le papier n’absorbe pas très bien l’encre, il risque de se déformer. Pour favoriser le séchage, on utilisera plutôt un papier nanoporeux (malgré ses inconvénients en termes de longévité du tirage).

Encre à pigment

Cette solution apporte la meilleure longévité possible à un tirage à jet d’encre (en particulier, si elle est associée à un papier qui protège bien l’encre – mais pas un papier nanoporeux). C’est sans surprise qu’on la retrouve sur les imprimantes Epson destinées aux tirages à grande durée de vie (un siècle annoncé).

La dégradation des pigments par l’ozone, les gaz polluants et la lumière est quasi-nulle. Elle est encore réduite par la présence de la pellicule de résine  protectrice.

La densité des couleurs semble généralement plus facile à atteindre avec des pigments  qu’avec des colorants.

Plus ou moins gênant, un phénomène de bronzing intervient (uniquement sur les encres pigmentées) où un éclairage rasant fait parfois apparaître des reflets métalliques très désagréables.

Le coût de fabrication de cette encre est généralement plus élevé.

Conseils

Le premier conseil à suivre est de respecter les choix initiaux faits par le constructeur de l’imprimante y compris quand on utilise une encre compatible.

Ensuite, il convient de garder à l’esprit que sauf cas particulier (et uniquement après essais de confirmation, soit réalisés dans la presse spécialisée, soit validés sur sa propre imprimante), il vaut mieux se limiter aux couples [ colorant/dye + papier couché ] et [ pigment + papier nanoporeux ] qui sont les associations technologiques les plus naturelles.

Cet article est une ré-édition légèrement mise à jour d’un article paru ici précédemment et qui n’était plus très facilement disponible.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.